On dit qu’il faut construire au moins 3 maisons pour avoir la bonne. C’est pareil avec les éclairages spéléos à LED. La speleled V3 découle des autres générations de lampes.
Lorsque je me suis lançé dans la fabrication de la speleledV1, je voulais obtenir :
Une lampe robuste, compacte et légère.
Un bon confort visuel.
Ne pas dépasser 50% de la capacité maximale de la led.
Une utilisation simple, rationnelle ( pas de mode stroboscopiques).
Un mode faible assurant une grosse autonomie.
Ces choix m’ont portés vers mon premier proto, puis vers une première série de 10 exemplaires. Les solution techniques retenus étaient les suivantes :
Driver chinois « AK47 » sur la base d’AMC 7135. Il s’agit d’un driver linéaire chinois, prévu pour alimenter 1 led XPG présentant 3 modes, environ 60mA, 300 MA, 1A. Ces petit drivers achetés sur dealextreme fonctionnent plutôt bien. Ils présentent selon moi 2 inconvénients : Pas faciles à souder et modification des modes par arrêt marche sur l’inter principal, qui ramasse donc tous le courant.
2 leds XPGR5 cablées en //. Driver au maxi, chaque led prends environ 500MA, soit 1/3 de leur capacitée maximum. Ces 2 leds sont associées à 2 optiques ledils, une large et une moyenne. L’avantage de ce montage étant que les 2 leds sont au même niveau dans le boitier alu, rendant l’usinage plus facile.
Accus lithium ion 3,7V. Ce choix correspondait au driver trouvé, et présentait l’avantage de permettre à la lampe de fonctionner avec une pile de 4,5V. J’ai choisi un montage en 2P ( 2 éléments 18650 en //, cela permettant d’obtenir un bon compromis capacité, poids, encombrement. Sur ce dernier points, beaucoup de spéléos cherchent le boitier d’accus idéal. Cette solution permet de conserver les boitiers de piles PETZL des lasers, zoom, ou même « oranges ».
Hublot en polycarbonate, transparent et facilement usinable, permettant de ne pas exposer l’optique aux rayures. Celui-ci peut être facilement changé en cas de rayure.
Et enfin, le cœur même de la lampe, le boitier usiné en alu. Celui-ci, dont la section forme un H, est usiné en reprise. Il présente donc 2 « cavités », l’une pour la partie optique et l’autre pour la partie électronique. Les avantages de cette construction sont multiples :
- Optimiser le refroidissement des leds,celles-ci étant directement fixée contre la masse du boitier.
- Séparer la partie électronique de la partie optique. Cela évite que la chaleur des leds ne chauffe le driver qui doit déjà dissiper le surplus d’énergie ( driver linéaire).
- Présence de 2 ouvertures facilitant la mise en place des composants.
Au final : La spéléledV1 est une lampe qui fonctionne très bien, dont le rendu optique est très agréable. Elle présente pour moi 2 « défauts » : Le système de changement de mode, sous terre, on a tendance à faire défiler les modes 2 fois pour trouver le bon ; Un étagement des modes perfectibles. Il y a un « trou » entre les 2 niveaux bas, 60 étant trop fort pour secours et pas assez fort pour progresser, 300 étant un peu fort pour la progression «normale». Dernier petit grief, c’est une lampe qui visuellement ne fait pas l’unanimité. Même si elle est compacte, 50X35X32mm, elle fait longue et l’inter semble exposé.
Sur la version de base, j’ai décliné quelques variantes, dont la très aboutie « boost », dont l’inter bipolaire 3 positions permet de shunter le driver et basculer sur une petite résistance. 750 lumen lorsque l’accu est neuf. Dans la section « techniques » vous trouverez quelques uns des shémas utilisés avec cette lampe.
Alors que j’étais en pleine réflexion sur les évolutions à apporter à ma lampe, suivant assiduement la galerie de bronto et notament ses essais de drivers, en faisant mes courses sur ledtech je suis tombé sur la platine 4 XPG R5 et ses optiques associées. Je me suis dit que celle-ci pourrait correspondre au cahier des charges de la speleledV1 avec en plus :
- Boitier beau et rond.
- Ajout d’un presse étoupe.
- Possibilité d’avoir plus de lumen.
- Utilisation d’un driver corrigeant les « défauts » du premiers.
Ces choix m’ont portés vers un second proto, puis vers une seconde série de 10 exemplaires. Les solution techniques retenus pour la speleled 1100 étaient les suivantes :
- Driver taskled modèle LFLEX V3. Celui ci est paramétrable “sur mesure”, il présente un vrai mode “secours” ( 20 mA consommé), changement de modes par inter momentané sans éteindre la lampe, fonctionne avec un accus 3.7V, possibilité de tirer 3A et d’obtenir presque 1100 lumen de mes 4 XGP R5.
- Décision de conserver les accus de 3.7V pour garder la compatibilité avec les anciennes lampes, et décision de laisser tomber les connecteurs minitamiya trop capricieux pour choisir les connecteurs XT60 qui ont fait l’hunanimité au club.
- Décision de rester en XPGR5 (4 sur la platine ), les optiques dédiées au 3 XMLU2 étant plus longues, la lampe perdait de la compacité.
- Utilisation d’un minipresse étoupe et de visserie inox pour que ce soit plus « pros ».
- Boitier alu usiné dans le même esprit que la speleled 1, avec utilisation de méplats pour obtenir les différents appuis nécessaires au fonctionnement de la lampe.
Au final, c’est je pense plutôt une belle et bonne lampe, même si elle n’est pas encore parfaite. Ca tombe bien, la première série m’a valu quelques demande supplémentaires au niveau du club. De plus, les échanges notamment avec Laurent B qui m’avait acheté quelques boitiers ont permis d’avancer. Ainsi, la speleled V3 était née, non pas sans mal par rapport au choix de la led en particulier. Je dois ajouter que ceux qui ont goutés les 400 lumens de la speleled V1 s’attendaient à mieux d’une lampe qui fait plus de 1000 lumen…
La speleledV3 est née sans proto, car étant suffisament proche de l’ancienne pour éviter les pièges.
Mes commentaires sur les choix techniques :
Boitier alu : La principale modification réside dans l’usinage d’un encastrement pour noyer le hublot. Le proto de la 1100 était comme cela, sans qu’il y ait d’effet « tunnel ». Ajout de 2 taraudages à l’arrière pour assurer un meilleur maintient du capot arrière. Intégration d’un inter poussoir IP67. Celui-ci s’intègre très bien au boitier, c’est rentré au mm mais ça fait pro. Intégration aussi du micro presse étoupe maison. Parfait pour le look et pour la fonction. Par contre, c’est très chiant à mettre en œuvre, notamment la préparation de la petite plaque.
Accus : Passer en 7.2 V ou rester en 3.7 ? Je me suis posé la question.
Les avantages de passer en 7,2V : Possibilité d’utiliser le Max-Flex, qui est un driver BOOST, donc meilleur rendement. Cela aurait permis de tirer 25% d’éclairage en plus au maxi, et de simplifier le montage puisque les leds auraient laissées en série.
Les inconvénients du 7,2V : Compatibilité avec les autres speleleds du club. C’est un atout d’avoir tous les mêmes accus. Le 3,7V permet de se dépanner avec une pile 4,5V achetée en catastrophe à la supérette du coin un dimanche matin. Prix du maxflex supérieur au lflex. Et enfin, un point pour ma par important : Avec mes 4 leds en série, j’aurais en mode veilleuse, secours une consommation 4 fois supérieure à ce que j’ai avec le lflex, soit presque une conso de progression. Et un trou entre ce niveaux faible et le niveau de dessus.
J’ai donc décidé de rester sur mon lflexV3, je préfère un rendement plus faible dans une plage que j’utilise plutôt qu’un meilleur rendement sur une plage de conso trop élevé pour mon utilisation.
Led : Il existe une platine 34 mm avec 3 led XMLu2. J’ai donc fait quelques essais, mais je n’ai rien trouvé de satisfaisant. Trop peu de choix d’optiques et optiques plus encombrants, il faudrait bricoler les optiques XPG, avec un rendu et un rendement lumineux assez aléatoire. Les nouvelles XPG ( XPG2) commençant à arriver, j’ai décidé de garder ma base de 4XPGR5.
Au final, la lampe est puissante, compacte, solide, simple d’utilisation, ergonomique, légère. J’en suis fier et satisfait. En revanche, si je me suis amusé pour faire les 5 premières, j'avoue que pour une série plus longue, mon process est loin d'être optimisé.
Il me faudrait :
Avoir les plaques PVC du micro presse étoupes toutes faites.
Avoir les plaques arrières et les hublots complètement faits.
Trouver le bon cable d'alimentation sans devoir doubler les paires.
Si vous avez des idées, n'hésitez pas à me les soumettre.